Demarche RSE Anap

Mettre en œuvre une démarche RSE

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Ils l'ont fait, écoutez-les

Stéphane Buzon

Directeur Général du Pôle Seniors du groupe « Les Diaconesses de Strasbourg »

Se projeter collectivement

La RSE amène à questionner ses missions et leurs impacts (négatifs ou positifs) sur les parties prenantes internes et externes. Ainsi, on questionne le cœur de métier et les pratiques professionnelles. Par voie de conséquence, la RSE est l’affaire de tous, à tous les niveaux. En termes de gouvernance (impulsion direction générale), la RSE peut permettre de partager le sens des activités et de questionner la stratégie de la structure à long terme : est-ce que les salariés partagent un projet commun à long terme ? Est-ce que chacun partage une même vision ?

Vision / missions

De manière pratique, cela peut amener à questionner le devenir à long terme de la structure : comment hiérarchiser les enjeux ? Que souhaite-t-on que la structure devienne dans 10 ans ? Dans 20 ans ?

Pour tracer une trajectoire, savoir d'où on part

Pour se lancer, savoir d’où on part est un préalable. Et on ne part jamais de zéro. L’autodiagnostic Mon Observatoire du Développement Durable aide à se situer, se comparer aux structures de même type afin de partager ces constats en interne.

Repenser le “passage à l'action”

Que le projet à mettre en oeuvre soit « petit » (ex. mettre en place du compostage sur un EHPAD) ou « d’envergure » (ex. repenser la stratégie de l’organisation…), la démarche RSE amène à “travailler différemment” :

  • Questionner le besoin (ne pas présupposer ce qui est attendu ou préférable) : des dispositifs d’écoute (enquête, sondage, réunions de partage…) permettent de préciser, de remonter les besoins des parties prenantes concernées et/ou impactées. Cela aide à ajuster le projet pour qu’il réponde mieux au besoin.
  • Rappeler les contraintes : la RSE s’inscrit dans la stratégie de l’établissement, elle n’est pas « hors sol » et doit respecter un cadre : règles (gouvernance) et contraintes (modèle économique) sont à rappeler aux personnes sollicitées.
  • Mobiliser et donner envie de participer : les projets sont l’opportunité d’aligner la stratégie de la structure avec les actions. Ils permettent de rendre concret des concepts abstraits. Ainsi, il est important de mettre les salariés en capacité ( « développer le pouvoir d’agir ») de porter les actions qu’ils identifient.

Charlotte Sorin

responsable DD / RS0 de la Croix-Rouge française

Croix-Rouge française et RSO, 3 jalons :
  • Fin 2017 : création du poste de responsable RSO à la Croix-Rouge française
  • 2019: Adoption de la stratégie RSO et création du réseau d’ambassadeurs RSO
  • 2021 : Deux engagements environnementaux inscrits dans la stratégie 2030 et signature de la charte environnementale à destination du secteur humanitaire.

La démarche de responsabilité sociétale de l’organisation, à la Croix-Rouge française repose sur 2 volets clefs :

  • Sociétal « cœur de métier » –  Renforcer la résilience des populations en situation de vulnérabilité : « Si l’urgence sanitaire et sociale est notre premier métier, la résilience des populations est notre objectif. Il s’agit de renforcer la capacité des personnes et des populations exposées à des vulnérabilités, des catastrophes ou des crises, à y faire face, à s’adapter, à se relever et à retrouver une vie digne et autonome. » (source : projet associatif de la Croix Rouge Française)
  • Environnemental – D’abord ne pas nuire. Face à la multiplication et à l’intensification de crises de toute nature – sanitaire, sociale, environnementale, politique, souvent au détriment des plus fragiles, la Croix-Rouge française adopte une approche globale en terme à la fois d’adaptation, et d’atténuation. Pour ne pas aggraver les causes dont ses équipes prennent en charge les conséquences, elle est engagée à réduire significativement l’impact de ses activités sur l’environnement.

2 principes clefs guident l’action et l’offre de service :

  • « Do no harm» appliqué aux opérateurs humanitaires : réduire les externalités négatives des actions sur l’environnement et les écosystèmes.
  • « Primum non nocere», « d’abord ne pas nuire » conformément au serment d’Hippocrate.

La démarche de responsabilité sociétale des organisation (RSO) de la Croix-Rouge française est intégrée au projet associatif et à la stratégie 2030, comme vecteur de performance opérationnelle et donc de résilience de l’organisation, en s’appuyant sur un modèle durable.

Animer et coordonner un réseau d’ambassadeurs RSO - Avec l’appui de ces relais de proximité, la Croix-Rouge française agit au plus près de l’activité pour traduire, rendre lisible et effective la démarche RSO au niveau local.

Objectif : Donner du sens, former et engager sur le long terme.

Durabilité du modèle économique : rendre compte et limiter ses impacts pour continuer à bénéficier de certains financements. Sur les activités humanitaires à l’international, la DG ECHO (financeur européen) conditionne désormais l’allocation de ressources pour tous ses partenaires, dont la Croix Rouge française, aux efforts réalisés en terme de réduction de l’impact environnemental des programmes.

Un défi, l’opérationnalité de la démarche RSO

Valoriser et partager les bonnes pratiques – Les trophées RSO, fédérateurs, valorisent les porteurs de projets et les actions existantes pour faciliter leur essaimage.

Déchets – Campagne annuelle de cartographie des déchets et des filières de traitement en place. Résultat : une feuille de route partagée pour réduire le volume et les coûts, avec la diffusion d’un guide déchets et la mobilisation d’un groupe de travail pluridisciplinaire.

Un levier en interne : identifier certains modèles d’organisation favorables au passage à l’action :

  • Le programme « Croix Rouge Mobilités» (intrapreunariat, équipe et fonds dédiés grâce à des partenariats externes)
  • La filière « personnes âgées / soins à domicile » avec une cellule spécifique et transverse dédiée au pilotage et à l’optimisation de la performance globale des établissements

Lionel Berthon

Directeur du Pôle Qualité et développement du réseau associatif (UNAPEI)

Pourquoi la mesure de création de valeur ? Les structures associatives qui ont une mission d’intérêt général, peuvent être perçues, et notamment par les pouvoirs publics, uniquement  comme une charge, un coût pour la collectivité (argent public, subventions…). Cette image peut nuire à l’action. Ainsi, l’Unapei a souhaité valoriser ce qui est développé, montrer la richesse, montrer la valeur ajoutée.

Dans cette démarche, la mesure de création de valeur aide à se faire reconnaitre comme acteur majeur de l’économie sociale et solidaire qui crée de la richesse. Se présenter ainsi constitue pour l’Unapei  et ses associations un besoin et une nécessité.

« Le réseau Unapei : un créateur de richesses pour le pays – Entrepreneurs militants depuis près de 60 ans, les associations Unapei constituent le 1er réseau associatif en termes d’emploi et de création de richesse en France. L’empreinte socio-économique mesurée cette année avec le cabinet Utopies démontre qu’investir dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap intellectuel est aussi une source de richesse pour la France. Sur l’ensemble du territoire, les associations de l’Unapei font la démonstration de leur dynamisme et de leur professionnalisme avec plus de 165 000 emplois soutenus et 4,3 milliards de richesse générés au global »

Source : extrait du rapport annuel 2019 de l’UNAPEI (pages 48 et 49)

Définition – L’empreinte socio-économique permet de mesurer l’impact d’une activité sur un territoire prédéfini. Cet impact se décompose entre les effets directs (effectifs salariés) de l’activité, les effets indirects liés à la chaîne des fournisseurs et les effets induits dépendant des dépenses de consommation des salariés sur l’ensemble de l’économie (source : CERC Occitanie, juillet 2021)